J'essaie d'écrire un article sur la rentrée depuis pas mal de jours mais il faut croire que la rentrée n'est pas encore terminée car je n'arrive pas à la coucher sur la toile.
Lors de la pré-rentrée des nouveaux, on nous a proposé un temps de formation sur les gaps culturels auxquels on allait être confrontés et on a passé un certain temps à réfléchir à la pression de réussite scolaire qu'ont les jeunes américains, tellement c'est un enjeu financier sur leur vie future par exemple, ou encore les termes à utiliser ou non pour désigner les différents groupes de personnes comme les natifs américains (qu'on a l'habitude, chez nous, d'appeler les Indiens d'Amérique : faut pas / faux pas !) ou les Africains-Américains. La notion de genre également : les gens ici indiquent dans leur signature s'il faut s'adresser à eux par le pronom il, elle ou iel. Bref, il faut être attentif à ce qui n'est pas dans nos habitudes, pour éviter les terrains glissants.
Alors en attendant d'avoir digéré ce moment clé de la vie du prof et d'être capable d'en faire un récit, voici le premier choc culturel auquel on est déjà confrontés :
- je l'avais anticipé, je savais que j'aurais du mal à l'absorber mais cela n'empêche pas la difficulté à le surmonter (je crois que cela n'arrivera jamais à dire vrai) : la lunch box !
C'est le comble de la charge mentale ! Louange à toi, cantine Sogeres du XVIIIème, qui a pourtant fait la Une d'Envoyé spécial, parce que les élèves et leurs parents n'étaient pas contents, pas contents !
Tous les soirs, trouver le repas, qui va rentrer dans cette petite glacière transportable, le matin, penser à faire chauffer ce plat pour le mettre dans le thermos (car pour les enfants, il n'y a pas de possibilité de le faire chauffer), ajouter le snack du matin (pause de 10h!) + le goûter du soir... Et pour cela, avoir évidemment anticipé les bonnes courses pour ta semaine (dans un pays où, pour l'instant, tu n'as que très moyennement tes repères alimentaires : merci aux Mariuccio/Gallutti d'avoir eu l'idée brillante de nous offrir le nécessaire "Guide de survie alimentaire aux Etats-unis", écrit par une Française qui nous a permis très rapidement d'identifier les bons supermarchés et quels produits y acheter). Too much for me ! Et pourtant, c'est quotidien et c'est cinq fois par semaine : je n'ose calculer combien de lunch boxes cela fera à la fin de l'année.
Mon Facebook me propose de rejoindre le groupe "Kids lunch box ideas" : je suis à deux doigts de craquer ! Il faut avouer que je suis déjà dans le groupe "les lunch boxes des parents français" : sauvez-moi !