Alors... Comment vous dire ? Comment expliquer ? Par quoi commencer ?
Cela fait deux semaines et demi (ressenti 12 !) que j'ai fait ma pré-rentrée en tant que professeure des écoles, à Rochambeau, l'école française internationale et je crois que je n'ai jamais fait une rentrée autant en panique et aussi désorganisée, à l'arrache quoi ! Le mois de septembre commence à peine et je n'aspire qu'à une chose : être EN VACANCES !!!
Une première partie du cerveau doit s'adapter à :
- l'imprimante qui ne connaît pas les formats français et qui sort des trucs dans tous les sens mais jamais celui que je veux,
- l'ordinateur qui, non seulement est évidemment en clavier QWERTY (que j'ai basculé en AZERTY mais malgré l'habitude, j'ai quand même un peu de mal avec les touches virgule et deux points notamment), me souligne tout en rouge quand j'écris français parce que je suis bloquée sur la langue préférée "US English",
- évidemment la barre d'outils du pack office est tout en anglais également. Il y a toujours un temps d'adaptation à une nouvelle version Word mais là, tout le temps à chercher les correspondances de mots, quand tu es dans l'urgence d'une préparation de rentrée, toutes ces adaptations matérielles permanentes font perdre un temps tellement précieux que la pression de la cocotte est en sur-régime.
Une deuxième partie du cerveau est consacrée au travail dans une autre langue (avec qui, je le rappelle pour ceux à qui je n'ai pas fait cette confidence, nous sommes dans un long processus de réconciliation) puisque, notamment dans les 8 jours de pré-rentrée, au moins 5 jours étaient réservés à de la formation, en anglais of course ! Etat de fatigue de cette partie du cerveau : flaque d'eau ! Et je ne parle pas du quotidien où, en fonction des collègues, de qui est réuni, on fait tout en anglais. Avec les parents, le dialogue se fait majoritairement en anglais également, mais plutôt par écrit (on nous a préconisé d'utiliser Deepl pour se faciliter la vie : je suis les préconisations) car ils viennent très peu à l'école (ah oui, il faut que je vous parle de l'accès en transports à l'école aussi !). Avec les élèves, il faut aussi pouvoir se comprendre quand ils ne trouvent pas les mots en français. Le meilleur, c'est quand même celui qu'en France, on appellerait le référent numérique de l'école : personnage assez odieux (stratégie pour rester tranquille ?), que personne ne comprend, même les plus anciens, absolument pas pédagogue (il t'explique, en visio sans caméra, que le plus fondamental de tout, pour la fameuse organisation du départ en transports des élèves justement, c'est que tu dois faire l'appel sur un site tous les matins, et jamais il te fait un partage d'écran pour te montrer à quoi ressemble la page sur laquelle tu devras enregistrer ces informations). Donc on a la précieuse chance d'être suréquipée au niveau informatique (un ordi portable et un Ipad par enseignant, un tableau numérique flambant neuf et une tablette par élève : oui je sais les collègues en France, ça vend du rêve !) mais celui qui est la clé pour t'aider à optimiser ton utilisation de tout ce beau matériel, ne m'est d'aucune aide...
Et puis en plus de l'équipement haut de gamme, Bébé Love et moi, nous avons eu des goodies d'accueil et c'est plutôt sympa. La gourde notamment, avec les fontaines à eau partout dans l'école est très utile.
Une troisième partie du cerveau doit gérer tout ce qui est installation administrative : signature de dizaines de papier, test pour la tuberculose, abonnement téléphonique américain (heureusement le forfait Free est finalement très suffisant), obtention d'un numéro de sécu, fondamental pour pouvoir avoir accès à tout le reste (ce ne serait pas drôle si, après les deux heures d'attente pour accéder au bon guichet, le vendredi après-midi, après les trois premiers jours de pré-rentrée pour les nouveaux, le monsieur ne nous (avec une collègue arrivant comme moi) avait pas demandé le papier qu'on n'avait forcément pas (ajouter à la to do list de penser à retourner apporter le papier), puisque les autres, avant nous, n'en avaient pas eu besoin.
Conclusion, pendant un échange lors d'une des formations, mes collègues m'ont dit : "mais ici, on commande tout sur Amazon, avec Prime tu l'auras demain." Et l'une d'entre elles, l'a gentiment fait livrer pour moi, God bless her !
On a vite pris le pli car on avait oublié, sur la liste, le set de table et le dimanche matin, il était devant notre porte.
Je ne peux pas vous laisser sans vous emmener dans une petite virtuelle de l'extraordinaire lieu dans lequel je travaille, parce que oui, c'est pas facile, mais ça pourrait être pire !
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